Les membres de l'ARDSL se sont réunis le 9 mars 2024 à Annecy pour notre traditionnelle réunion bimestrielle. Voici ci-dessous le compte-rendu de cette réunion.
La réunion est co-présidée par Claude Brasier et Youri Dervin.
Thibault Macé est secrétaire de séance.
La réunion débute à 10h40.
1. Présentation et actualités de l’association “LEX 2050”
Retrouvez ici le détail de la présentation de LEX 2050. Les propos rapportés plus bas sont les points soulignés oralement lors de la réunion.
Alain Mayaud présente aux membres l’association LEX 2050, créée récemment dans le but de promouvoir les extensions futures du Léman Express. Il est précisé que l’objectif de LEX 2050 n’est pas de prendre le travail des autres associations. Il apparaît cependant selon A. Mayaud un besoin d’avoir une association franco-suisse qui ne s’occupe que d’une seule chose.
Les élus sont favorables à une diamétrale Cornavin - Aéroport - Meyrin - Zimeysa : il serait plus pertinent d’utiliser le tunnel du Furet/Châtelaine, qui permet de relier le CEVA à la ligne du Mandement (vers Bellegarde) et à l’aéroport.
Sur le sujet du pays de Gex, il est établi qu’une ligne ferrée Divonne/Gex-Genève ne peut pas être compétitive. Pour convaincre les élus français d’agir en faveur du fer, il faut leur garantir que tout ne se passe pas par Genève : ces projets permettraient d’améliorer les transports pour les communes. La ville de Gex est défavorable au retour du train dans le secteur, mais les autres communes de Pays-de-Gex-Agglomération vont porter une motion dans leurs conseils municipaux respectifs.
Du côté des soutiens politiques, en Suisse LEX 2050 est en bons termes avec le Parti socialiste, les Vert·e·s, le Parti libéral-radical et le Centre. Côté français, le député de l’Ain Damien Abad (Renaissance) et la sénatrice de l’Ain Florence Blatrix-Contat (PS) soutiennent le projet. LEX 2050 a également un bon contact avec la députée de l’Ain Olga Givernet (Renaissance), mais cette dernière s’entend très mal avec les élus du pays de Gex. (détail des soutiens au 09/03/2024 dans la présentation jointe supra)
Du côté associatif, LEX 2050 est soutenu par l’ARDSL et l’AEDTF, pour le volet infrastructures uniquement, et non sur l’usage qui doit en être fait.
LEX 2050 a la position de l’arrêt systématique à Culoz pour les Valence - Genève. Claude Brasier rappelle la position de l’ARDSL : pas d’arrêt intermédiaire pour les trains “grandes distances”, comme c’est le cas pour le Valence - Genève. Est notamment évoqué le problème de Meximieux-Pérouges : il faut appliquer le même raisonnement concernant la desserte de gares comme Pougny-Chancy sur le Lyon - Genève.
Un dialogue a également été entamé avec la région AURA. Cette dernière voit d’un mauvais œil la presse, et veut que les travaux restent discrets. Le récent courrier de l’ARDSL leur paraît cohérent. Deux salves d’achats de matériel sont prévues (une pour des trains à 1 niveau, une autre pour des rames à 2 niveaux). Enfin, Pierre Maudet est défavorable au tram jusqu’à St-Genis.
Il est rappelé la problématique de la tarification LEX. Une demande de tarification Oura/Léman Pass unique doit être faite. LEX 2050 demande également une concrétisation pour l’étude sur le prolongement du Léman Express à Nurieux, à 50% financée par État, et 50% par la région AURA. D’après Frédéric Aguilera (LR), c’est dans le CPER. Il faut également pousser pour un passage au 1⁄4 d'heure de la RL5. Cela nécessite cependant d’attendre la fin des travaux à Cornavin, et la reconstruction du second quai à la Plaine.
Sur la forme de l’association, A. Mayaud précise que LEX 2050 n’a pas vocation à accueillir d’usagers lambdas, mais seulement des experts techniques pour peser lors des rencontres d’élus & partenaires.
2. Actualités du tram-train Annecy - Albertville
L’association “Tram 2 Savoies” a tenu sa réunion de lancement le 16 février. Environ 130 participants, une vingtaine d’élus et 10 intervenants. Les élus du Grand Annecy se sont montrés défavorables à un retour du train. Le public était lui très favorable, mais sûrement déjà convaincu. Un élu de la majorité de Duingt a expliqué que Frédérique Lardet (Horizons) avait forcé la main aux municipalités du Grand-Annecy pour qu’elles se positionnent contre le tram-train. Le projet de tram entre Pringy et Seynod, voté en 2021, est remis en cause au sein de l’agglomération. Cependant, les JOP 2030 peuvent aller dans le sens du tram-train. Il faut rappeler en permanence au grand public les avantages du tram-train. Dans le cadre du projet du BHNS engagé par le Grand-Annecy, de nombreuses expropriations sont déjà en cours. On se dirige vers un BHNS à guidage optique, avec autant de coûts que le tram-train. L’un des avantages de ce dernier est la possibilité d’ajouter un module vélo. Pour que le tram-train prenne moins de place, il est possible d’envisager une voie métrique, avec écartement mixte pour la portion Ugine - Albertville, comme cela se fait à Kassel (Allemagne).
Il ne faut pas attendre de grands changements de la part du Grand-Annecy. François Astorg (DVÉ) se maintient sur Pringy-Seynod. Didier Sarda est opposé au tram-train (il a un conflit d'intérêt avec une société de taxis). Arlysère est favorable au tram-train. Les municipales de 2026 pourront faire changer la donne, notamment pour D. Sarda qui est l’un des sérieux prétendants à la présidence du Grand-Annecy.
Une concertation sur le tram-train est prévue au printemps 2024. Il faut absolument mobiliser la population pendant la concertation pour empêcher le BHNS d’ici 2026. Un des bons arguments est la période d’énormes travaux sur la D1508 que le BHNS va causer, occasionnant une désorganisation totale de toute la rive gauche du lac. Il faut aller vers les élus locaux pour forcer la Région à imposer le tram-train au Grand-Annecy. Il faut se presser, car l’agglomération a entamé des travaux d’élargissement de la piste cyclable vers St-Jorioz pour empêcher le tram-train de s’établir sur le côté.
3. Actualités du réseau Proxim’iTi
Le Comité des partenaires du SM4CC se tiendra le 3 avril à 18h30 à Nangy. Un versement mobilité est mis en place, mais les horaires de bus sont incohérents. Ils ne sont pas cadencés et la correspondance avec les TER/LEX n’est pas systématique. Ce sont les points à faire remonter au Comité des partenaires. Certaines lignes vont être agilifiées, sur le principe de ce qui est pratiqué par les Transports publics du Chablais (Suisse). Une nouvelle ligne vers Orange devrait voir le jour sous ce format, depuis la Roche-sur-Foron. Il est relevé que Proxim’iTi est encore trop confidentiel, et sa tarification est extrêmement complexe.
4. Actualités du Léman Express
Le renouvellement de matériel se fait attendre. Deux contraintes existent : le gabarit français (les Regio2N sont trop larges) et la loi LHand suisse (accessibilité à 100%). En ce sens, il est rappelé que Stadler sait faire du sur-mesure. Pour le moment, l’on sait juste qu’un appel d'offres va être lancé prochainement. Un travail concerté entre les différentes parties est en cours : Lémanis, CFF, région AURA, État de Genève, SNCF…
5. Ligne Virieu - Belley
Concernant la réouverture de la ligne Virieu - Belley, il est rappelé que la région veut éviter les fermetures de lignes : il faut se servir de cette volonté pour l’inciter à ne pas condamner un retour du train sur Virieu - Belley.
La voie verte a ici peu d’intérêt, car on perdrait le gros avantage de la voie ferrée, qui permet d’aller plus vite qu’en voiture vers Chambéry, Aix, voire Lyon si un triangle est aménagé sur le raccordement à la ligne Lyon - Genève.
Le travail de diaporamas à présenter aux élus doit être relancé pour faire un travail semblable à celui effectué pour Annecy - Albertville. Avant la fermeture de la ligne, le trafic fret restant consistait à des wagons de grains vers l’Italie.
6. Retour des trains italiens à Modane à l’été 2024
Profitant de l’ouverture du tunnel du Fréjus pour laisser passer les TGV à l’été 2024, il serait pertinent de faire venir à Modane les SFM en provenance de Turin. Didier Chomaz se charge d’écrire un courrier en ce sens, et les contacts doivent être trouvés côté italien pour l’envoi.
Joël Giraud (Renaissance) a interpellé en novembre Clément Beaune pour demander la mise en place de navettes vers Modane depuis les Hautes-Alpes. Il est également nécessaire de relancer le comité transfrontalier pour obtenir le retour des navettes Briançon - Oulx, supprimées pour des problèmes de migrants.
7. Actualités sur l’étoile de Veynes
Il est rapporté une très mauvaise régularité du train de nuit de Paris - Briançon, à cause des travaux franciliens, bourguignons et rhodaniens. Il est également gêné par les trains de fret.
Il est rappelé que Varces et Serre-Chevalier seront deux sites des JOP en 2030. Aujourd’hui, la ligne desservant ces secteurs n’est pas automatique, permettant très peu de croisements du fait des installations vétustes et du manque de personnel dans les gares. D’ici aux JOP, une automatisation de la ligne est nécessaire.
La relation TER Briançon - Valence va être mise à la concurrence ; cette dernière sera effective au SA 2030. La ligne Grenoble - Gap peut se retrouver en partie sur la sellette : Clelles peut devenir le terminus (au lieu de Gap) en fonction des crédits alloués dans le CPER pour l’entretien et le renouvellement de portion entre Clelles et la limite régionale avec la région PACA.
L’assemblée générale de l’Association Grenoble Veynes (AGV) et du Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes (CEFV) se tiendra le 30 mars à Veynes.
8. Desserte des TGV Paris - Annecy
Trivier Tarpin évoque la possibilité pour les TGV Paris - Annecy de desservir la gare de Lyon-Saint-Exupéry. Il est rappelé que depuis le SA 2023, la desserte des gares sur LGV par les TGV annéciens est coordonnée avec celle des grenoblois : les Annecy desservent uniquement Mâcon-Loché-TGV et les Grenoble uniquement Lyon-Saint-Exupéry. Cela paraît aujourd’hui compliqué de demander un 2e arrêt entre Chambéry et Paris pour les TGV d’Annecy : actuellement, la saturation de la LGV impose un seul arrêt par train sur cette dernière.
Fin de réunion à 13h40.
Retrouvez ici le compte-rendu au format PDF.