Se rendre au contenu

Réunion bimestrielle du 22 mars 2025

Grenoble - France
22 mars 2025 par
ARDSL

Les membres de l'ARDSL se sont réunis le 22 mars 2025 à Grenoble pour notre traditionnelle réunion bimestrielle. Voici ci-dessous le compte-rendu de cette réunion.


La réunion est présidée par Thibault Macé.

Thibault Macé est secrétaire de séance.


La réunion débute à 10h10.



1. Doublement de la ligne Aix-les-Bains — Annecy


​Le projet de doublement partiel de la portion de ligne Aix-les-Bains — Annecy est à l’arrêt, alors qu’il constituait le premier poste de dépense du précédent CPER. La Région a récemment changé ses demandes d’horaires, donc le projet doit redémarrer à zéro : il n’est plus inscrit au CPER, et les études sont à refaire depuis le début, pour identifier les tronçons à doubler selon les nouvelles demandes d’horaires de la Région.


​Au-delà du sujet du doublement, le changement de tension (1,5 kV côté Aix-les-Bains et 25 kV côté Annecy) à la sortie de la gare d’Aix-les-Bains pose des problèmes de vitesse (pas d’élan des trains à la sortie d’Aix avant le baisser-pantographe : circulation à 10-20 km/h sur plusieurs centaines de mètres) et de fiabilité (risque d’arrêt en pleine voie sans pouvoir remonter le pantographe). Le positionnement de ce changement de tension était pertinent du temps où la voie 25 kV de la gare d’Aix-les-Bains était utilisée. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, donc le changement de tension peut être remonté à mi-chemin entre la gare d’Aix-les-Bains et la halte de Grésy-sur-Aix. En attendant le doublement partiel, c’est une amélioration plus “facile” et rapide à mettre en œuvre pour fiabiliser l’exploitation de la ligne, soumise à un fort trafic (TER Annecy — Valence/Grenoble/Lyon/Chambéry et TGV Annecy — Paris–Gare-de-Lyon).


L’ARDSL va adresser une lettre pour proposer cette amélioration. Destinataires : Région, SNCF-Réseau et les maires des gares desservies par la ligne.


​Dans le secteur de cette portion de ligne se pose la problématique des PANG et des normes de réouverture de gare, récemment évoquées dans les médias. Sont notamment concernées Saint-Martin-Bellevue (portion Annecy — La Roche-sur-Foron), Lovagny – Chavanod et Hauteville-sur-Fier.


Il est décidé de ne pas soutenir ces réouvertures de gares tant que les lignes ne sont pas améliorées/fiabilisées (doublement partiel pour Aix-les-Bains — Annecy, passage en signalisation BAL ou BAPR pour Annecy — La Roche-sur-Foron), au vu du peu de trafic qu’elles occasionneraient. 



2. Abonnement Max Actif dans les Savoie


​L’ARDSL a été contactée par une usagère du TGV Paris — Annecy qui déplore l’absence d’abonnement TGV Max Actif pour les liaisons Paris — Chambéry/Annecy. Cette usagère a sollicité le maire de Chambéry qui a lui-même sollicité le directeur de l’axe TGV Sud-Est. Ce dernier a répondu que le potentiel de clients sur Paris — Chambéry/Annecy n'était pas suffisant pour assurer un équilibre financier. Cela paraît malheureusement cohérent au vu des prix de péage importants et à la rentabilité déjà fragile du TGV Paris — Annecy.


​Il est décidé de ne pas soutenir la mise en place de TGV Max Actif sur Paris — Annecy, qui ne serait qu’un mauvais sparadrap sur un système bien plus problématique, mais de poursuivre le travail de fond en agissant pour une réduction des péages ferroviaires.



3. Bilan de la journée “Petites lignes ferroviaires”  


​L’ARDSL a assisté le 18 mars 2025 à Champs-sur-Marne (F – 77) à une journée consacrée aux petites lignes ferroviaires, organisée par le Cerema. La matinée s’est concentrée sur les constats et enjeux autour des petites lignes. Des études et dispositifs tels que Géofer ont été présentés pour optimiser l’exploitation. Selon la DGITM, le rappor​t Spinetta paraît daté. Il a été rappelé que le financement de l’État se fait aujourd’hui principalement via CPER, à hauteur de 190M € pour les petites lignes sur la période 2023-2024. Cependant, 5Md € sur 10 ans seraient nécessaires pour régénérer comme il se doit les petites lignes. Il apparaît que les Régions veulent payer des modernisations plutôt que de la régénération.


​Certains cas sont complexes, comme en Bretagne où s’opposent les projets de ligne nouvelle Rennes — Brest et de réouverture de ligne en centre-Bretagne.


​SNCF-Réseau a dépensé 500M € en 2024 pour les petites lignes. À cette même date, c’est environ 1’500 km de lignes qui font l’objet de limitations de vitesse suite à des travaux et/ou au mauvais état de la voie. L’estimation des investissements nécessaires est ici de 7Md € sur 10 ans. Pour économiser de l’argent, des matériaux provenant de lignes structurantes peuvent être utilisés pour la rénovation des petites lignes. Des signalisations/électrifications frugales peuvent également être mises en place, à l’image de la ligne Büchen — Lübeck — Kiel en Allemagne

Au-delà de l’infrastructure, d’autres problèmes existent, notamment pour les services. La fermeture des guichets en gare rend difficile l’achat de billets pour les personnes qui ne sont pas à l’aise avec les outils numériques. La possibilité de pouvoir acheter son billet chez son buraliste est une piste de solution. Reste enfin la question du rabattement et de l’intermodalité, essentielle pour pérenniser les petites lignes. Au sujet des réouvertures de ligne, la FNAUT a rédigé une note sur la question des passages à niveau.


​Les différents éléments ressortant de cette journée seront analysés par l’ARDSL pour être reversés dans les dossiers de défense des réouvertures de Belley — Virieu-le-Grand, Évian-les-Bains — St-Gingolph et Collonges — Divonne-les-Bains (— Nyon).



4. Actualité franco-suisse


​Le 11 février 2025, Albert Rösti et Philippe Tabarot ont cosigné une déclaration d’intention relative au développement stratégique des liaisons ferroviaires franco-suisses. Cette dernière porte sur toutes les lignes frontalières ouvertes à ce jour. Trois groupes de travail – correspondant aux 3 régions frontalières françaises – vont être constitués pour “analyser [...] le potentiel de développement de chaque ligne ferroviaire transfrontalière”.

​Concernant la liaison Lyon — Genève, les CFF envisageraient de se lancer à moyen-terme avec 1 à 2 A/R par jour en open-access avec des voitures UIC CFF tractées par des locomotives BB 26000 issues du Paris — Clermont-Ferrand (suite à l’arrivée prochaine des rames Oxygène) louées à SNCF-Voyageurs. Reste la question de la date de disponibilité réelle de ces BB 26000, ainsi que de l’agrément “Transport de voyageurs” de CFF Cargo, seule filiale des CFF apte à circuler en France.


​L’Euro de football féminin se tiendra en Suisse du 2 au 27 juillet 2025. Si les CFF ont déjà annoncé la mise en place de trains supplémentaires, il n’en est rien pour la SNCF, alors que le stade de Genève accueillera 5 matches, dont potentiellement une demi-finale de la France le 22 juillet 2025.


​L’ARDSL va adresser une demande à la Région AURA, à Lémanis et à SNCF-Voyageurs pour mettre en place des TER ou LEX supplémentaires au départ d’Annemasse/Genève vers Évian, Annecy et St-Gervais les jours de match à Genève (4, 7, 11, 16 et 22 juillet).



5. Réouverture de la ligne de la Maurienne


​ La ligne de la Maurienne (portion Saint-Jean-de-Maurienne — Modane) et de facto le tunnel vers l’Italie) va rouvrir le 31 mars 2025, après 1 an et demi de fermeture suite à l’éboulement de la falaise de La Praz. Les TGV et TER seront de retour dès le 31 mars, quand les Frecciarossa de Trenitalia reviendront le lendemain, 1er avril. Une tarification spéciale est prévue : 3 € le Chambéry — Modane du 31 mars au 6 avril. Des animations festives sont prévues en Maurienne toute la semaine de réouverture. Le 28 mars, le film “Au bout des rails” sera projeté, suivi d’une présentation de Didier Chomaz, trésorier de l’ARDSL.


​Cette réouverture est l’occasion de demander une nouvelle fois le retour des trains italiens de la ligne SFM 3 (Torino–Porta-Nuova — Bardonecchia) à Modane. Une homologation des rames italiennes sur le modèle des RABe 511 “KISS” suisses à Annemasse peut être envisagée. Reste le problème des croisements voyageurs-fret interdits dans le tunnel.


​Dans son communiqué concernant la réouverture de la ligne de la Maurienne, l’ARDSL réaffirmera le besoin de prolonger la SFM 3 à Modane.


​Pour la partie française, il ne faut pas oublier que le RVB devra être fait dans les prochaines années, occasionnant une nouvelle coupure de ligne.


​Parallèlement, le car transfrontalier Zou! Serre-Chevalier — Oulx (via Briançon et Bardonecchia) fera son retour.



6. Administration de l’association


​ Le système d’adhésion via HelloAsso est pleinement opérationnel. L’adhésion à l’association est possible en direct, ou via l’AEDTF. En adhérant à l’ARDSL, il est également possible d’adhérer à l’AEDTF. Pour toute adhésion à l’AEDTF via l’ARDSL, une quote-part de 5 € est reversée (15 € en cas d’abonnement à la lettre d’informations de l’AEDTF) à l’AEDTF par l’ARDSL.


​Il est remarqué que l’ARDSL est active dans le Grand-Genève et dans les Savoie, mais peu en Isère et dans une moindre mesure dans les Hautes-Alpes. Cela est dû au grand nombre d’acteurs présents en Isère. Il convient de renforcer la coopération entre les associations, notamment avec l’ADTC-Grenoble.


​D’une manière générale, pour renforcer le dynamisme de l’association, il apparaît nécessaire de découper notre action en secteurs, à l’échelle d’une agglomération, d’un bassin de mobilité et/ou d'un département. Pour chaque secteur, un membre-référent serait chargé de la veille médiatique et des différentes actions à mener (communiqués de presse, mobilisations auprès des élus,...).


​Le CA de l’ARDSL sera prochainement réuni sur ces questions.



7. Divers


​Le guichet de Grenoble–Université – Gières est en danger de fermeture, le dossier est à surveiller.

Le matériel du chemin de fer de La Mure est à donner, liquidation avant l’automne.


​Il serait possible d’inviter à une prochaine réunion un ingénieur suisse pour une présentation de la gare souterraine de Genève.


​En vue des élections municipales de 2026, l’ARDSL va entamer un travail auprès des candidats, pour apporter son expertise sur les sujets de mobilités. Dans les grandes agglomérations (Annecy, Grenoble, Chambéry, Annemasse [liste non-exhaustive]), des questionnaires seront transmis aux candidats pour déterminer leur position sur le sujet des mobilités.



La réunion est clôturée à 12h20.