Le 25 juin 2024 s'est tenu à Annecy le Comité technique Alpes-nord. Ce Comité sert à suivre l'évolution des transports régionaux (TER, Léman Express et cars interurbains) dans le département de la Haute-Savoie. L'ARDSL y était présente en tant que représentante des usagers. Voici notre compte-rendu.
Ce compte-rendu n’est pas exhaustif et n’a aucune valeur juridique/légale. Il s’appuie sur les éléments entendus et lus lors de la réunion. Le support de présentation, au moment de la rédaction de ce compte-rendu, n’était pas public. Ainsi, des imprécisions peuvent être présentes.
À l'issue de la réunion, l'ARDSL a transmis à la Région AURA ses suggestions de modification du service annuel 2025 (mise en service : décembre 2024). Nous n'avons jamais eu de retour. Le document est accessible ici.
1. Bilan TER 2023 et tendances 1er trimestre 2024
En 2023, Trafic TER AURA est en hausse de +4.3% par rapport à 2022, et de +22% par rapport à 2019. Les abonnés représentent 44% du trafic, quand les occasionnels en représentent 56%. 598 000 voyages ont été réalisés avec le dispositif Promo-Vacances.
Une nouvelle convention TER est en vigueur depuis décembre 2023. Les indicateurs avaient toutefois été relevés en 2023 pour une “année blanche”. Ainsi, le taux de disponibilité (taux de rames effectivement disponibles au service voyageurs) est relevé tous les matins à 6h, les jours ouvrés. Il s’élève à 80,3% en 2023, l’objectif 2024 étant 83%, sans inclure les rames en rénovation, prêtées ou en immobilisation forcée (ex. Maurienne). Le taux de conformité à l’emport fût de 92% en 2023, pour un objectif 2024 de 92,4%. La réalisation de l’offre est elle à 98% en 2023. La ponctualité monte à 89,5% en 2023 (96,4% avec uniquement les causes TER), mais est mise à mal par les aléas climatiques (87,3% au 4e trimestre).
Du côté de SNCF-Réseau, c’est une “mauvaise année”. L’entreprise est en-deçà des objectifs, principalement à cause des aléas climatiques (ex. glissement de terrain de Reignier) et de l’infrastructure vieillissante et défectueuse (ex. passages à niveau).
La ponctualité de la relation Lyon-Genève est à 89.2% à fin mars 2024. Cet excellent taux 2024 partiel est dû aux horaires de travaux sur la partie suisse, occasionnant un surstationnement de quasiment 15 minutes à Bellegarde, permettant d’absorber d’éventuels retards. L’an prochain, l’offre sera de nouveau nominale ; le taux de ponctualité devrait retrouver ses niveaux plus bas habituels.
La liaison Lyon-Annecy pointe à la dernière position d’Alpes-nord à 71.6% : les techniciens de la Région expliquent que cela vient du fait que ce soit de la grande distance, avec un passage dans le nœud ferroviaire lyonnais. Il est également expliqué que Lyon-Grenoble et Lyon-Chambéry ont été les lignes priorisées pour l’amélioration de la ponctualité, du fait de leurs objectifs soutenus. Lyon-Annecy a ainsi bénéficié de moins d’attention.
Le Léman Express a atteint le seuil des 80 000 voyageurs par jour, soit environ 20 millions par an. La coupure à Reignier en décembre est la seule ombre au tableau. Le réseau affiche un taux de ponctualité de 98,39%. Sur les retards restants, on note la baisse des causes EF (entreprises ferroviaires : SNCF-Voyageurs et CFF), mais une hausse des causes GI (gestionnaire d'infrastructure : SNCF-Réseau et CFF).
Les RegioExpress (Annemasse - Genève - Lausanne - Saint-Maurice) se sont remplis depuis le renforcement de la desserte en décembre 2023. Cependant, il y a toujours des usagers laissés à quai dans les gares du CEVA aux heures de pointe. Est également notée la problématique des retours en milieu de journée des usagers travaillant à temps partiel.
Concernant la RL6, systématiquement bondée en heure de pointe car limitée à des trains en US (unité simple) du fait de la longueur des quais de la gare de Pougny-Chancy : le constat est partagé par Blaise Pawlikowski (directeur général adjoint de Lémanis), mais ce dernier s’en remet aux décisionnaires (Région AURA et SNCF) pour les délais et financements.
Les rames Corail sont en meilleure forme qu’avant avec l’achat de voitures en bon état. La Région se vante d’être “vertueuse” en prolongeant ses Corail le plus longtemps possible.
Grâce à des aménagements du technicentre de Vénissieux, le Chambéry-Annecy de 19:01 va être prochainement remis en service. La livraison du technicentre de Saint-Étienne est toujours annoncée pour fin 2026.
Pour le Mont-Blanc-Express (MBX) : 7 rames Z890 dont 4 TER et 3 TMR seront mises en service fin 2026 avec un atelier refait à Saint-Gervais.
2. SA TER 2025, orientations pour le SA 2026 et ajustements 2024
Développement d’offre 2025 : cf. annexe 1, 2 et 3.
Demandes de l’ARDSL : cf. annexe 4.
Il n’y aura pas de trains entre Annemasse et Chêne-Bourg du 4 au 11 août, pour permettre la pose d’un tapis anti-vibrations, en perspective de la desserte nocturne 24/7 d’Annemasse en 2026. En août 2025 interviendront des détournements de certains Lyon-Genève par Bourg-en-Bresse, du fait de travaux à Culoz.
La réouverture des postes de Marignier et Bonneville est programmée pour décembre 2025, avec un retour des TER de pointe Saint-Gervais - La Roche-sur-Foron.
3. Informations : actualités et autres actions régionales pour la mobilité
3.1. Remarques/Questions ARDSL, réponses de la Région
- CPER : Aix-Annecy, l’alternative envisagée dans le protocole est-elle l’A41 (cf. Protocole mobilités du CPER AURA 2021-2027, p. 4, cf. annexe 5) ? : Aix-Annecy souffre d’un problème de financements et de capacité.
- LEX : où en sont les discussions sur le futur matériel 2N ? : Les discussions avancent.
- Tarification : quid des trajets TER/LEX toujours impossibles à acheter ? Il suffit d’un tarif TER + tarif Z210/Z10 : Nous prenons note.
- Quelles sont les “mesures d’accompagnement” sur Annemasse-Genève (cf. Protocole mobilités du CPER AURA 2021-2027, p. 4) : Pas d’idée particulière, sûrement les RegioExpress et des aménagements à Annemasse.
- L3 dans le projet SA 2025 des CFF : deux terminus Sallanches le matin ? : C’est une erreur des CFF.
3.2. Notes ARDSL
La gare de Saint-Pierre-en-Faucigny, récemment équipée d’une passerelle, devient également biface avec un accès sud créé.
La STBMA (Société des Téléphériques de la Basse et Moyenne Altitude) sera le gestionnaire de l’ascenseur valléen de Saint-Gervais.
4. Conclusion ARDSL
Les indicateurs TER pour le secteur Alpes-nord sont satisfaisants, sauf en ce qui concerne le Lyon-Annecy. La Région et la SNCF (Voyageurs et Réseau) doivent améliorer d’urgence cette relation, peu compétitive face à la voiture.
Cependant, la hausse de fréquentation est toujours continue, quand le parc matériel n’évoluera pratiquement plus pendant 5 ans, a minima. La Région pousse à bout ses voitures Corail, devenues complètement obsolètes et pénibles à prendre pour les usagers. La Région repousse en réalité leur remplacement à l’horizon 2030-2033, dates auxquelles les futurs lots de lignes seront mis à la concurrence. Ainsi, les appels d’offres comporterons, comme en région PACA, un volet matériel roulant.
Les usagers n’ont pas à attendre si longtemps pour voir des voitures de 50 ans être remplacées : des rames type Omneo Premium doivent être immédiatement commandées pour les liaisons “grandes lignes” : Lyon - Genève / Grenoble / Valence / Annecy et Annecy - Valence.
Sur la tarification : il est scandaleux qu’en 2024, pour un réseau transportant 80 000 usagers par jour, ces mêmes usagers ne puissent pas acheter un titre de transport transfrontalier facilement sur SNCF Connect, alors que cela est faisable en 2 clics sur l’app mobile CFF. La Région a sa part de responsabilité, tout comme SNCF Connect & Tech. La FNAUT/ARDSL prévoit de rencontrer cette dernière prochainement.
Pour le matériel 2 niveaux nécessaire au Léman Express, la FNAUT/ARDSL a découvert l’existence d’un marché publié fin 2023 “d'études et d'acquisition d'Automoteurs Dessertes Métropolitaines”, dont les caractéristiques correspondent aux besoins du LEX. La réaction officieuse et sous-jacente des représentants de la Région et de Lémanis à l’annonce de l’existence de ce marché permet à la FNAUT/ARDSL d’affirmer que ce marché concerne bien les futurs trains 2N du LEX, et que par conséquent les usagers peuvent les espérer sur leurs lignes pour l’horizon 2030-2032.