Du 9 septembre au 6 décembre 2024, le train de nuit Paris - Briançon n’a pas circulé sur son itinéraire habituel via Valence à cause de travaux de renouvellement des voies à Livron, remplacé par des autocars de nuit entre Gap et Paris.
Il en sera de même en durant le premier semestre 2025, à raison de 4 nuits par semaine durant 7 semaines, pour un chantier de maintenance de la voie entre Livron et Valence, ainsi qu’au deuxième semestre, à raison de 5 nuits par semaine sur 13 semaines pour la construction du pont-rail de la déviation de Livron.
La substitution par autocars sur 93 jours constitue une véritable souffrance pour les usagers de ce train de nuit, aussi bien résidents des Hautes-Alpes et de la vallée de la Drôme que touristes s’y rendant.
Le Comité de Suivi des Lignes de Nuit du Sud Est a pourtant suggéré, le 6 mai 2024, l’itinéraire alternatif via la ligne des Alpes et Grenoble et qui permettrait la circulation du train de nuit, avec des restrictions telles que la suppression d’un TER, la présence de deux à sept chantiers et le besoin d’ouverture des gares.
À ces propos, l’ARDSL souligne que le train de nuit pourrait circuler sur cette ligne la nuit, en l’absence de TER, les derniers arrivant à Grenoble à 21h40 et à Veynes à 20h30, et ne serait pas impacté par la signalisation de type CAPI qui impose l’arrêt général dans quatre gares (Vif, Monestier-de-Clermont, Clelles et Lus-la-Croix-Haute) durant la journée. D’autre part, un seul chantier prévu sur cet itinéraire du 02/06 au 27/06/2025 aura peu d’incidence sur ce détournement, car le train circule sur son itinéraire habituel au mois de juin !
Il convient de rappeler que le train de nuit Paris-Briançon, ainsi que des convois périodiques et supplémentaires des week-end d’hiver et des super-pointes de février et Pâques ont été détournés via la ligne des Alpes et lors de gros travaux (remplacement du viaduc du Claps à Luc en Diois du 02/04 au 08/11/1976 et réfection de tunnels entre Beaurières et La Beaume du 22/04 au 15/12/1981).
L’ARDSL est intervenue auprès des députées du territoire, à savoir Mesdames Marie José Allemand et Valérie Rossi pour les Hautes Alpes et Madame Marie Pochon pour la Drôme : elles ont chacune interpellé sur ce sujet le président de la SNCF, la DGITM, SNCF Intercités et Réseau et le Ministre des Transports, pour que ce détournement soit effectif en 2025.
En effet, la Convention sur l’exploitation des trains Intercités stipule dans son article 20-2-4 qu’un PTA (Plan de Transport Adapté) doit privilégier le ferroviaire en cas de perturbations prévisibles.
Enfin, il faut signaler que de nombreux incidents ont impacté la circulation du train de nuit durant la période des fêtes de fin d’année, particulièrement des pannes de chauffage et courts circuits avec début d’incendie sur 13 voitures pourtant rénovées en 2021.
L’Etat a promis un investissement de 150M€ et lancera un appel d’offres en 2025 pour se doter d’un matériel neuf.
Le matériel circulant actuellement sur le Paris-Briançon serait concerné par la commande de nouvelles voitures de nuit, sachant que les voitures de type Corail actuelles le composant ont plus de 40 ans, leur amortissement étant prévu à partir de 2030.
Mme Thomas-Commin, directrice de SNCF Intercités, a précisé que le cahier des charges de cette future commande inclus d’autres classes de voyage, comme des voitures-lits comprenant des cabines de 1 à 3 lits avec lavabo, douche et WC, ainsi que des voitures places assises avec sièges inclinables, sur le modèle du matériel des trains autrichiens des ÖBB (chemins de fer autrichiens). Aujourd'hui, les trains de nuits français n'ont que des voitures-couchettes et aucune voiture-lit.
L’ARDSL souhaiterait qu’Akiem, loueur européen de matériel ferroviaire et des voitures actuelles du Paris-Briançon, puisse souscrire à cet appel d’offrres, ainsi que la DGITM, sous réserve de décisions politiques, pour du matériel neuf auquel répondrait Skoda/Firema, qui annoncerait une production de croisière de 20 voitures par mois, avec un prix par voiture d’environ 2,5M€, moins chères de 30% que Siemens.
Si cette commande se concrétise en 2025, les premières voitures de nuit pourraient être livrées à partir de 2028, soit peu avant les JO d’hiver de 2030.